La réussite ou l’art de construire une maison!
Les examens et les travaux s’accumulent déjà dans votre calendrier, alors que l’université n’a repris que depuis peu. Pleins de bonne volonté, vous parvenez à faire nos travaux en temps et en heure, mais de façon quelque peu sporadique comme la première semaine de séminaires se veut toujours très festive : des concerts accueillant des chanteurs et artistes locaux sont organisés, des soirées de réseautage ont lieu, de nouvelles rencontres s’enchaînent. Tout va bien, puisqu’une étrange énergie coule dans vos veines, celle d’une jeunesse enthousiasmée par la promesse d’un futur prometteur. Mais que feront la plupart d’entre vous lorsque la poussière retombera après les pas de danse effrénés, les verres qui se seront vidés et les lumières qui se seront éteintes ?
Certains, fort de leurs habitudes, n’en seront que des plus réjouis – comme les clameurs de joie se tairont – et poursuivront sur leur lancée, tandis que d’autres frapperont un mur, soit celui de la rigueur qui demande autant de dévotion que de temps pour bien la maîtriser. Comme j’aime le dire à mes étudiants, la rigueur compose les bases de la maison, du château ou de l’empire qu’ils choisiront d’ériger au-dessus de leurs têtes. Les fondations ne sont pas toujours plaisantes à poser : il faut d’abord creuser un trou et se salir les mains. Parfois, il y a des écorchures. Mais ce n’est qu’une fois la charpente montée que l’on peut commencer à poser les briques et choisir les moulures et les ornements des fenêtres.
La rigueur dans vos études universitaires est la base de ce que vous choisirez de construire, et ce quel que soit votre objectif. Le marché du travail comme les études de cycles supérieurs, maîtrise et doctorat, demandent un acharnement s’étalant sur le long terme. Pour réussir, que ça soit en science de la santé, en entrepreneuriat ou encore en littérature, il vous faudra vous démarquer, mais pas seulement au niveau des idées ! Des idées de génie, s’il y en a eu plusieurs comme l’invention de l’ampoule électrique, toutes ne se sont pas vues réalisées. Rappelez-vous qu’il aura fallu à Thomas Edison plus de mille tentatives avant d’arriver à ces fins. Vous devez ainsi savoir porter vos idées sur vos épaules et les mener à terme, malgré les intempéries et le découragement qui vous tomberont dessus. Or, l’université est le terrain de jeu idéal pour vous entrainer à porter le poids de vos ambitions.
Alors que cette vitalité du début d’année universitaire vous quittera petit à petit au rythme de l’automne qui cédera sa place à l’hiver, vous devez prendre de bonnes habitudes à raison de deux heures d’étude par jour, cinq jours par semaine. Eh, oui ! Néanmoins, à la manière de bâtir une maison, vous progresserez poutre par poutre en utilisant la technique des pomodoros. Pendant deux heures, préférablement le matin entre 8h00 et 12h00 ou en fin d’après-midi entre 15h00 et 20h00, vous naviguerez de périodes d’études en périodes de repos. À l’aide d’applications ou tout simplement d’un chronomètre, vous alternerez entre 25 minutes d’études ou de travail assidu et 15 minutes de pause, jusqu’à concurrence de 120 minutes, soit 3 séries de 40 minutes. Non seulement aurez-vous l’impression de progresser rapidement, mais vous parviendrez également à marquer comme « fait » plusieurs tâches. Si les tâches manquent, révisez vos notes de cours!
Et le travail? Et l’argent dans tout ça ? Je ne vous mentirai pas, l’appel de l’argent est puissant, aussi puissant qu’inévitable, mais les billets ne vous apprendront pas ce qu’est le succès, surtout s’il s’agit de votre premier ou deuxième emploi étudiant. Certes, cela vous responsabilisera et vous fera gagner en indépendance, néanmoins votre premier chèque de paie engrangera les rouages de votre asservissement à la consommation. Or, les idées grandioses sont produites après avoir longuement mijoté. Vous devez décider si vous souhaitez les consommer ou les produire. Choisissez maintenant, avant que l’hiver ne s’amène.